Visa 2025 : VAMP, ce que changent les nouvelles règles chargeback

1. Introduction
Depuis le 01 Avril 2025, Visa applique de nouvelles règles strictes dans le cadre de son Visa Acquirer Monitoring Program (VAMP). Ces ajustements ne sont pas anecdotiques. Ils modifient profondément la manière dont les acquéreurs — et donc vos prestataires de paiement — traitent les marchands avec un taux de litiges trop élevé.
Ce que je vais vous présenter dans ce guide, ce n’est pas une synthèse vague de quelques lignes perdues dans un PDF Visa.
C’est le fruit de plusieurs échanges directs avec :
- deux acquéreurs internationaux (dont un opérant en Europe et au Canada),
- des account managers de PSP comme Stripe et Checkout.com,
- et un représentant de Visa qui nous a confirmé les niveaux de risque actualisés, les seuils de déclenchement, et la mécanique de sanctions.
Et ce que vous devez comprendre est simple : le VAMP 2025 est un système de surveillance active, dans lequel vous pouvez entrer sans même en être informé par votre prestataire de paiement. Pourtant, les conséquences peuvent être brutales :
- blocage de fonds,
- suspension de compte,
- voire interdiction d’utiliser le réseau Visa à court terme.
Mon objectif ici est clair : vous donner une vision claire, complète et actionnable du fonctionnement du VAMP 2025, afin de :
- comprendre les nouvelles règles,
- évaluer si vous êtes concerné (ou en voie de l’être),
- mettre en place une stratégie de défense ou d’adaptation.
Ce guide est long, technique, mais essentiel pour tout e-commerçant qui veut scaler en 2025 sans subir une fermeture de flux du jour au lendemain.
2. Qu’est-ce que le visa acquirer monitoring program (VAMP) ?
Le Visa Acquirer Monitoring Program (VAMP) n’est pas nouveau. Il existe depuis plusieurs années, mais en 2025, il a été profondément renforcé. Le principe de base est simple : Visa identifie et surveille les marchands dont le taux de litiges est jugé problématique.
Mais attention : Visa ne surveille pas directement les marchands. Elle surveille les acquéreurs (acquirers) — c’est-à-dire les entités qui traitent les transactions Visa et reversent les fonds. Quand un marchand dépasse certains seuils de chargebacks, Visa notifie l’acquéreur, qui doit prendre des mesures sous peine de sanctions.
Et dans les faits, les acquéreurs transfèrent cette pression vers :
- les PSP (ex : Stripe, Shopify Payments, Mollie…),
- ou vers vous, directement, si vous avez un contrat de paiement en direct.
Visa ne vous envoie aucun mail. Vous pouvez très bien être dans le programme VAMP sans jamais en avoir été informé — sauf par des signaux indirects : gel de fonds, délais de règlement rallongés, demandes de justificatifs répétées, ou carrément résiliation unilatérale de votre PSP.
3. Comment fonctionne réellement le programme VAMP 2025 ?
Le fonctionnement du VAMP repose sur un système d’alertes mensuelles. Chaque mois, Visa analyse les données globales de litiges et identifie les marchands qui dépassent certains seuils (voir plus bas). Ces seuils sont basés sur deux critères :
- le taux de chargebacks Visa, en pourcentage,
- le volume absolu de chargebacks, en nombre.
Lorsqu’un marchand est identifié comme “à risque”, Visa place son identifiant marchand (MID) sous surveillance, et informe l’acquéreur concerné.
Voici ce que l’on m’a confirmé dans les échanges récents avec les PSP :
« Visa pousse les acquéreurs à prendre des mesures immédiates. Le marchand doit être informé, accompagné pour réduire son taux, ou dans certains cas... bloqué. »
Visa a également augmenté la pression réglementaire sur les acquéreurs : ceux qui “laissent passer” des marchands à haut risque sans action subissent des frais de non-conformité, voire un audit par Visa.
Résultat :
- Les PSP qui opèrent avec Stripe ou d’autres fournisseurs white label reçoivent la pression de l’acquéreur.
- Les plus gros PSP (Checkout, Adyen, etc.) adaptent automatiquement les conditions : hausse des frais, gel de trésorerie, limitation de volume.
Et le plus critique, c’est que certains acquéreurs peuvent décider de ne plus accepter vos paiements Visa tant que vous restez au-dessus du seuil.
4. Ce que le vamp 2025 change concrètement pour les e-commerçants
J’ai échangé avec plusieurs marchands passés récemment sous surveillance Visa sans même le savoir. Tous racontent la même histoire :
- Des ventes normales, un peu de croissance,
- Puis soudain : blocage partiel ou total des paiements,
- Service client du PSP aux abonnés absents,
- Aucune communication claire.
Et pour cause : ni Shopify Payments, ni Stripe, ni d’autres PSP "grand public" n’ont intérêt à vous dire que vous êtes sous le radar Visa.
Ils préfèrent ralentir vos virements, geler temporairement vos fonds, ou vous pousser vers une résiliation discrète, plutôt que de risquer de perdre la confiance de leur acquéreur.
Les conséquences d’un placement en VAMP 2025 sont bien réelles.
Gel de trésorerie
Dans les cas de VAMP high risk, l’acquéreur peut exiger un hold de fonds :
- de 25 % à 100 % du volume traité,
- sur une durée allant jusqu’à 60 jours,
- même si vous n’avez jamais eu de fraude ou de mauvaise foi.
On parle ici de trésorerie morte, indisponible, au moment où vous en avez le plus besoin pour le SAV, les campagnes, ou les réappros.
Dégradation de vos conditions de paiement
Certains PSP adaptent automatiquement vos conditions :
- commissions augmentées,
- délais de règlement étendus,
- blocage de certains moyens de paiement (Visa, Apple Pay...),
- limitation de vos volumes mensuels ou journaliers.
Le plus ironique ? Vous êtes peut-être encore en train d’accepter les paiements, sans savoir que votre dossier est en train de plomber votre réputation dans les réseaux Visa.
Coupure brutale
Dans certains cas, c’est net, sans appel, sans avertissement :
"Suite à une décision de notre partenaire acquéreur, nous ne sommes plus en mesure de proposer nos services pour votre activité."
Traduction : vous êtes trop risqué, Visa nous l’a dit, on ne veut pas se mouiller.
Et si vous êtes sur Shopify Payments ou Stripe, vous n’avez aucun recours.
🔗 À lire : Litige Stripe : Comprendre, gérer et comment réagir.
5. Pourquoi les chargebacks explosent (et comment l’éviter structurellement)
Les marchands que j’accompagne dans ces situations ont un point commun : leur croissance a précédé leurs process.
Ils ont grandi vite, mais sans adapter :
- leur communication post-achat,
- leur gestion des attentes client,
- leur réponse SAV.
Voici ce que Visa observe (et que les PSP ne vous expliquent jamais).
🔗 À lire : Chargebacks : Quand faut t'il vraiment s'inquiéter ?
Les causes classiques mais mal gérées
- Produit non reçu : un simple retard de livraison peut suffire à déclencher un litige. Si vous ne communiquez pas proactivement, le client passe par sa banque.
- Produit non conforme : images trop stylisées, description floue, promesses irréalistes = retour de bâton assuré.
- Paiement non autorisé : si vous ne sécurisez pas vos paiements par 3D Secure ou filtrage comportemental, les cartes volées ou partagées vous coûteront cher.
- Abonnement mal compris : prélèvement mensuel sans rappel clair, ou process de résiliation flou = jackpot à litiges.
Les erreurs structurelles
Les litiges ne sont pas que des accidents. Ce sont souvent les symptômes d’un modèle mal encadré :
- Pas de CGV accessibles ou validées,
- Aucune mention claire de la politique de retour/remboursement,
- Pas de preuve d’expédition traçable,
- Pas de service client disponible ou réactif,
- Mauvaise intégration de la page de checkout = méfiance.
Et quand votre activité passe à 100, 500, 1000 commandes/mois… ces détails deviennent des risques majeurs pour votre santé financière.
6. Comment savoir si vous êtes déjà dans le viseur visa (ou proche d’y entrer)
Voici la partie la plus insidieuse du programme VAMP : vous n’êtes pas notifié.
C’est à votre PSP ou acquéreur de vous informer… et autant te dire qu’aucun d’eux ne prend le temps de t’envoyer un email sympa avec un smiley pour t’alerter.
Voici ce qu’il faut surveiller de très près.
Signaux faibles à ne pas ignorer
- Vos virements prennent plus de temps qu’avant.
- Vos frais de traitement augmentent sans explication.
- On vous demande soudainement plus de documents, sans modification de votre activité.
- Vous avez reçu un mail flou sur des “problèmes de conformité” ou un “risque de sécurité”.
- Certains moyens de paiement disparaissent sans que vous les ayez désactivés (Apple Pay, Google Pay…).
- Vous avez remarqué que votre service client Stripe/Shopify ne répond plus pareil.
Comment poser les bonnes questions à votre PSP
Si vous avez le moindre doute, voici ce que vous pouvez (et devez) demander :
- "Ai-je été identifié comme marchand à risque par Visa ou Mastercard ?"
- "Mon MID est-il sous surveillance en ce moment ?"
- "Mon taux de chargeback Visa dépasse-t-il les 0,9 % ?"
- "Est-ce que mon compte est concerné par une demande de suivi renforcé de la part de l’acquéreur ?"
Si vous n’obtenez aucune réponse claire, c’est que vous êtes probablement surveillé.
7. Comment éviter d’entrer dans le visa acquirer monitoring program (et en sortir si vous y êtes déjà)
Le VAMP n’est pas une punition, c’est une réponse automatisée à un défaut de maîtrise.
Visa ne vous connaît pas personnellement. Elle analyse des chiffres, des taux, des volumes.
Donc pour sortir de la ligne de tir, il faut corriger les signaux de surface.
Voici ce que j’ai vu fonctionner, concrètement, chez les marchands que j’ai accompagnés ces 12 derniers mois — y compris certains passés en High Risk.
1. Installez une surveillance permanente de votre taux de chargeback
C’est fou le nombre de marchands qui ne connaissent même pas leur taux actuel.
Ce chiffre est votre température corporelle business.
Vous devez :
- le suivre chaque semaine,
- le ventiler par type de produit, pays, canal,
- et fixer un seuil d’alerte interne à 0,6 % (bien avant les 0,9 % de Visa).
Outils recommandés :
- dashboard Stripe/Shopify + export
- Signifyd (anti-fraude + monitoring)
- ou mieux : un outil centralisé (via PSP avancé ou Accepted.co)
2. Agissez avant que le client ne contacte sa banque
C’est LA clé : un chargeback évité est un litige qui ne sera jamais comptabilisé.
Ce qui fonctionne :
- Tracking proactif + mails de suivi (pas juste “Votre colis est en route”)
- Service client réactif (idéalement < 24h, même externalisé)
- Chatbot intelligent avec option de remboursement express
- Système de remboursement instantané (bientôt standard)
Un client qui sent qu’on peut l’aider ne partira pas vers Visa. Il veut juste une réponse. Donnez-lui.
3. Adoptez une approche contractuelle irréprochable
Visa ne s’occupe pas de vos CGV.
Mais l’arbitre bancaire qui tranche un litige, lui, oui.
Et si vous fournissez des CGV :
- claires,
- validées par case à cocher,
- avec conditions de livraison et retour explicites,
alors vous augmentez vos chances de gagner un litige… et donc de réduire votre taux global.
Checklist :
- CGV visibles et versionnées
- Politique de retour claire (même pour les produits digitaux)
- Rappel des délais et conditions d’expédition dans les emails post-achat
4. Améliorez votre scoring anti-fraude
Le saviez-vous ?
Plus de 40 % des chargebacks sur des paniers > 200 € proviennent de fraudes déclarées tardivement.
Ce n’est pas que vous êtes mauvais… c’est que votre stack de paiement est trop permissive.
Voici ce que vous devez intégrer :
- 3D Secure obligatoire sur certains montants/zones
- Détection d’anomalies (IP, carte étrangère, comportement)
- Paiement refusé si indicateur de chargeback élevé (certains outils comme NoFraud ou FraudLabs Pro le font)
5. Réduisez temporairement votre volume si vous êtes en High Risk
C’est contre-intuitif, mais si vous êtes au-dessus de 1,5 % et que vous continuez à scaler, vous aggravez votre exposition.
Visa regarde :
- taux de litiges,
- nombre absolu de chargebacks,
- récurrence dans le temps.
Donc parfois, il faut ralentir pour rester dans la course.
Coupez vos campagnes, réduisez les produits problématiques, limitez les marchés “borderline”.
Un plan de 30 jours bien exécuté vaut mieux qu’un ban Visa définitif.
8. Les alternatives aux psp classiques quand vous êtes à risque
Quand vous êtes classé “à risque”, même temporairement, les PSP généralistes ne peuvent plus vous suivre.
Et ce n’est pas parce qu’ils ne veulent pas vous aider. C’est parce que leurs acquéreurs ne leur laissent pas le choix.
Si vous utilisez :
- Shopify Payments
- Stripe
- Mollie
- Square
… alors vous êtes dans un système fermé, sans personne à appeler, sans négociation possible, et sans solution adaptée à votre réalité.
Ce qu’il vous faut dans ce cas précis :
- Un acquéreur qui accepte les marchands à historique compliqué
- Un PSP capable d’adapter ses règles de risque à votre modèle économique
- Un accompagnement humain (pas juste une doc API)
- Une visibilité claire sur vos KPI de litiges et un plan de remédiation intégré
Et c’est exactement là qu’Accepted.co intervient.
9. Comment accepted.co vous aide à sortir du VAMP et à sécuriser vos paiements
On est spécialisé dans un seul truc : rétablir la santé des marchands en souffrance de paiement.
Si vous êtes :
- sous surveillance Visa,
- bloqué chez votre PSP,
- ou en train de couler à cause des chargebacks,
voilà ce qu’on fait pour vous, concrètement :
- Audit de votre activité : produit, tunnel, taux de litiges, score Visa.
- Recommandation de solution de paiement personnalisée (avec acquéreur compatible).
- Mise en place d’un plan d’action pour réduire les chargebacks à < 0,6 %.
- Accompagnement juridique et stratégique en cas de litige abusif ou de menace de fermeture.
- Migration fluide sans coupure de votre capacité à encaisser.
Et surtout :
Vous avez un interlocuteur humain.
Pas un ticket, pas un chatbot, un vrai contact.
Le Visa Acquirer Monitoring Program 2025 n’est pas un détail technique.
C’est une ligne rouge que tout e-commerçant à volume ou à croissance rapide peut franchir… souvent sans le savoir.
Mais comme dans tout système automatisé, les règles sont claires, et les moyens d’agir existent.
Encore faut-il être bien accompagné, poser les bonnes questions, et choisir les bons partenaires.
Alors si :
- votre taux de litiges est instable,
- vos fonds sont partiellement bloqués,
- ou votre PSP commence à parler de “compliance” ou de “risk”…
Ne restez pas seul. Contactez-nous.
On fait ce métier pour vous aider à vendre sereinement, même dans un contexte de pression Visa.
L'équipe Accepted.co vous repond en quelques heures.